Ensorceler ou jeter un sort
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 Chapitre 8

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Steffy J. Parker

Steffy J. Parker

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Chapitre 8 Empty
MessageSujet: Chapitre 8   Chapitre 8 Icon_minitimeVen 3 Mai - 9:20

Comme toutes les nuits depuis plus de quinze jours, je dormais dans le lit d'Edward. Et comme toutes les nuits depuis plus de quinze jours, je manquais cruellement de sommeil. Non pas parce que mes journées étaient épuisantes. Ça non. C'étaient plutôt mes nuits qui m'épuisaient. Soit je ne trouvais pas le sommeil ou si je le trouvais, c'était Edward qui me tenait éveillée. Autant dire la plupart du temps. Notre contact charnel était devenu, en quelque sorte, « normal » pour moi. Je l'assumais entièrement et consentais donc à recevoir ce qu'il me donnait.

En effet, ses lèvres sur ma peau, ses mains sur moi… Toutes ces sensations ne m'étaient plus aussi difficiles à accepter qu'avant. Au contraire, maintenant j'en jouissais sans honte. La culpabilité que j'avais ressentie les premiers jours avait fondu comme neige au soleil. Même si, il était vrai, la partie rationnelle de mon cerveau s'efforçait toujours de comprendre pourquoi je n'éprouvais aucune répulsion lorsqu'il me touchait. Mais finalement je ne cherchai plus à comprendre, je m'étonnai juste de voir à quel point l'homme était capable de s'adapter à des situations peu communes.

Il était certain que d'être pratiquement 24 heures sur 24 à ses côtés, m'avait permis de m'habituer à lui, de me familiariser petit à petit à ses moments de tendresses, à ses gestes d'affection. Car si Edward était pour le moins étrange, il savait tout de même être tendre et attentionné et cela compensait certaines choses le concernant.

Toutefois, nos échanges nocturnes étaient éreintants et j'étais tout bonnement épuisée. Alors je compensais ce manque de sommeil en faisant une petite sieste durant les après-midis puisque je n'avais pratiquement rien d'autres à faire.

Effectivement, mes journées étaient plutôt calmes voire très ennuyeuses. Elles se suivaient et se ressemblaient à mon grand dam. J'avais l'impression de revivre perpétuellement la même chose. Et finalement ce n'était pas qu'une impression, c'était une réalité. Mes activités se limitaient à dormir, à lire, à regarder la télévision et à l'occasion à nager lorsque j'étais sûre de me retrouver seule à la piscine. Le temps paraissait plus long lorsqu'on n'avait pratiquement rien à faire. Moi qui habituellement étais une fille plutôt active, je n'étais pas habituée à ça.

Quant à lui, il restait fréquemment enfermé dans son bureau à travailler ; enfin je le supposais.

Nous n'avions que peu d'échanges verbaux. Edward restait plongé dans son quasi-mutisme et ne nous permettait que de très courtes discussions. Grâce à cela, j'arrivais, tout de même, à obtenir quelques bribes d'informations concernant sa vie mais rien concernant le pourquoi de ma détention dans sa maison. J'avais appris au cours de l'un de nos repas, qu'en plus d'avoir une sœur, il avait un frère un peu plus âgé que lui : Emmett. Ils étaient d'ailleurs tous les deux mariés depuis peu.

A part cela, je n'avais, pour ainsi dire, rien appris de plus. Il restait toujours aussi mystérieux et peu bavard malgré tous mes efforts. Cependant je ne poussais pas ma chance. Dès que je le voyais changer d'expression, je cessais de lui poser des questions.

Tout ceci m'amenait à vraiment désespérer d'en connaître davantage sur lui, sur ses motivations mais par-dessus tout sur mon avenir. C'était effrayant de ne pas être en mesure de savoir de quoi le lendemain serait fait.

Cependant, je ne savais pas si le plus dur à gérer était cela ou le fait d'être perpétuellement enfermée. Finalement, je me dis que les deux étaient complémentaires. Etre dans l'incapacité de mener sa vie comme on l'entend et de ne plus avoir de libre arbitre est un sentiment d'impuissance profonde. Je me sentais vraiment désarmée, puisque je ne maîtrisais plus rien et ce, pour la première fois de ma vie.

Deux semaines sans sortir, sans avoir un contact autre que celui que j'avais avec lui était clairement frustrant. Même si ça faisait seulement quinze jours que j'étais enfermée, j'avais l'impression que ça faisait des mois. Je commençais à développer une espèce de claustrophobie à rester cloîtrée ici.

J'avais ce désir ardant de me retrouver dehors à respirer à plein poumons l'air automnal. Lorsque je regardais par l'une des fenêtres de la maison, je ne pouvais empêcher mon esprit d'errer, et je voulais plus que tout me retrouver à l'extérieur ne serait-ce que pour avoir l'illusion d'être libre.

Je soupirai en pensant à ce que je manquais et me blottis un peu plus contre mon oreiller. Je saisis également les draps du lit et les remontai sur moi.

C'est à ce moment-là que je sentis deux bras puissants encercler ma taille et un visage s'enfouir dans mes cheveux.

« A quoi penses-tu ? », me demanda-t-il d'une voix légèrement plus rauque que d'habitude.

Je laissai en suspens la question pendant quelques secondes. Je me demandais si je devais me permettre d'être honnête avec lui au risque de me faire corriger même s'il ne l'avait pas fait depuis la fameuse fois où j'avais osé outrepasser ses ordres. Il fallait dire que j'étais très docile depuis lors, ne le contrariant pratiquement plus. Cependant, j'avais toujours l'impression d'être sur des charbons ardents en ne sachant jamais vraiment ce qui m'était autorisé à dire ou pas.

Je déglutis et décidai de me lancer même si je n'étais pas aussi confiante que j'aurais aimé l'être. De toute manière, j'assumerai les conséquences, si conséquences il y avait.

« Je me disais juste que… que cela fait plusieurs jours maintenant que je n'ai pas mis un pied dehors et… », commençai-je avant de m'humecter les lèvres. « Et donc j'aimerais beaucoup que tu me permettes… Tu sais... de sortir. », continuai-je, quelque peu hésitante.

Je le sentis se raidir derrière moi, mais il ne dit rien. Je ne savais pas ce qu'il pensait, si son silence était une bonne chose ou tout le contraire.

« Bella ? », fit-il finalement d'un ton ferme mais non colérique. « Bella, regarde-moi. »

Lentement, je me retournai et lui fis face.

Il me fixa intensément, sa tête reposant sur sa main droite, tandis que l'autre vint se poser avec douceur sur l'une de mes joues. Cela me déstabilisa un peu, mais je devais en faire abstraction et ne pas perdre mes moyens.

« Je comprends. C'est tout à fait normal que tu veuilles sortir. Toutefois, je ne pense pas que ça soit judicieux. Tu n'es pas encore prête pour ça. », dit-il avec tact.

Je fermai les yeux me sentant presque vaincue. Lorsque je les rouvris, je vis dans son regard de la compassion. Je décidai donc de profiter de ce moment de faiblesse pour le faire craquer.

« Je t'en prie, Edward… j'ai vraiment l'impression d'étouffer ici … », commençai-je. « Non pas que je n'aime pas ta maison, ce n'est pas ça. », me précipitai-je d'ajouter. « J'aimerais juste m'aérer quelques instants. Tu comprends ? J'en ai vraiment besoin. Pourquoi ne pas me laisser aller… Je ne sais pas moi… dans le jardin juste quelques minutes ? S'il te plaît accorde-moi cela. », l'implorai-je d'une voix tremblotante.

Il fronça les sourcils et sa main cessa de bouger.

« Je ne sais pas… », souffla-t-il.

« Je ne te demande pas d'aller n'importe où, mais juste d'aller dans le jardin. Où veux-tu que j'aille ? Tu me l'as dit toi-même, il m'est impossible de m'échapper d'ici. », lui dis-je en essayant difficilement de contenir les larmes qui menaçaient de couler.

Il me regarda longuement, réfléchissant à ma requête. Il passa comme souvent une main dans ses cheveux en bataille.

« Très bien. », lâcha-t-il au moment où je m'y attendais le moins.

Je me redressai, m'assis d'un bond et mis une main sur ma bouche tant j'étais émue qu'il accepte enfin de me laisser un peu de liberté. C'était comme si on m'avait apporté un cadeau inespéré le jour de Noël. Je ne pensais vraiment pas qu'il allait me le permettre si facilement. J'étais à deux doigts de me jeter dans ses bras tellement j'étais heureuse.

Face à ma réaction, je le vis sourire. Aux yeux d'autres personnes, elle pouvait paraître excessive, mais pour moi elle ne l'était pas.

Il prit ma main et la porta à ses lèvres. Un courant électrique parcourut tout mon corps. Même si je m'étais habituée à son contact, ma chair me trahissait toujours lorsqu'il me touchait.

« Et bien, je ne pensais pas que cela te ferait autant plaisir. », fit-il, ses lèvres frôlant mes doigts.

« Tu n'as pas idée. », dis-je tremblante d'émotion contenue.

« J'espère que tu seras encore plus heureuse lorsque tu découvriras l'endroit où nous allons. »

« Comment ça ? Je pensais pouvoir aller dans le jardin… »

Seule, voulus-je ajouter.

« Je te propose mieux que ça. », me coupa-t-il en posant son index sur mes lèvres.

Je ne pus cacher une légère déception. Devais-je me réjouir de ce qu'il allait me proposer ?

« Et où allons-nous ? », demandai-je en essayant de réprimer la contrariété qui m'envahissait.

« Je ne veux rien te dévoiler maintenant. Ce sera une surprise. », dit-il en souriant sincèrement. « En attendant, j'ai d'autres projets pour nous. »

Son regard était tellement révélateur que je sus tout de suite à quoi il faisait allusion.

Mes joues rougirent sous son regard insistant.

Ses doigts, qui étaient quelques instants plus tôt sur ma joue, étaient placés sur l'un de mes seins à présent. Je n'avais pas remarqué que le drap, dans lequel je m'étais enveloppée, avait glissé lorsque je m'étais redressée. Mon cœur s'emballa lorsqu'il se mit à palper et à caresser tendrement ma poitrine.

Alors que je me délectai de ses caresses, il approcha son visage du mien et m'embrassa avec douceur. Puis il approfondit le baiser quémandant l'accès à ma bouche avec sa langue. Je le lui permis et elle vint se mêler à la mienne avec fougue.

Après de longues secondes, il se sépara de moi pour reprendre notre souffle.

« Allez, mets-toi sur tes genoux et penche-toi en avant. », m'ordonna-t-il.

Je déglutis n'ayant jamais expérimenté cela avant et me mis, sans protester, dans la position qu'il souhaitait. Je lui fis confiance. Il avait toujours été un amant respectueux et ne m'avait jamais poussée au-delà de mes limites.

« J'aime te voir ainsi, dans cette position. Tu as un cul magnifique, et il est tout à moi. », fit-il d'une voix enrouée par le désir tout en flattant mon postérieur.

Pour ma part, je trouvais cela légèrement humiliant, mais ne dis rien.

Lorsqu'il commença à caresser mon dos avec délicatesse comme si j'étais un objet précieux, j'oubliai tout : comment j'étais exposée devant lui et cette légère angoisse que je ressentais toujours avant que nos corps n'entrent en contact.

Pendant qu'il continuait à prodiguer à mon corps de voluptueux effleurements, il dégagea, avec l'une de ses mains libres, mes cheveux sur le côté, après quoi, je le vis se positionner derrière moi. Il posa une myriade de baisers humides sur mon dos, ma clavicule, mon cou, ma mâchoire… Mon corps réagit de plus belle à ses assauts. Je ne pus m'empêcher de trembler d'anticipation. Je voulais sentir son corps chaud contre le mien.

Alors qu'il embrassait ma clavicule, je vis sa main droite ouvrir le tiroir de la table de chevet à la recherche d'un préservatif. Lorsqu'il l'eut atteint, il se redressa. Je l'entendis déchirer l'emballage et attendis impatiemment qu'il entre en moi.

L'attente fut de courte durée ; son sexe pénétra le mien en un seul coup de rein. Je ne pus m'empêcher de gémir. Cette position me faisait ressentir les choses plus intensément et cela était incroyablement bon.

« Tu es tellement plus étroite ainsi. », fit-il avant de gémir à son tour.

Apparemment l'effet pour lui était le même que le mien.

Après quelques secondes où il resta immobile, il se mit enfin à bouger.

Au début ses coups étaient lents et mesurés mais dénués de tendresse. Bien vite, ils devinrent plus rapides. Ses mains agrippèrent fortement mes hanches mais cela n'était pas douloureux.

Quant à moi, je m'accrochai à l'oreiller telle une bouée de sauvetage. Je me mordis la lèvre inférieure pour tempérer mes gémissements.

Lorsque le dénouement fut proche, il accéléra la cadence. Il passa deux de ses doigts entre les lèvres de mon intimité et commença à exercer des cercles sur mon clitoris palpitant afin que j'accède plus rapidement au plaisir. Il ne fallut pas longtemps avant que je ne sente mon corps devenir plus chaud et mon vagin se contracter. Un orgasme puissant m'envahit. Il suivit de près et s'écroula sur moi. Malgré la fatigue qu'il pouvait légitimement ressentir, il continua à embrasser tendrement mon cou et ma clavicule.

Nous étions tous les deux haletants et transpirants mais comblés.

Après que nos respirations se soient stabilisées, il se retira de moi, se mit à mes côtés et me fixa de ses yeux verts qui brillaient plus nettement à présent.

Il posa une main sur mes cheveux et commença à les lisser.

« Si tu te voyais… Tu es incroyablement sexy avec tes cheveux en bataille. », dit-il avec un sourire taquin.

Je ne savais pas s'il se moquait de moi ou s'il était sincère, mais je ne pus m'empêcher de rougir.

« Et si tu ajoutes à cela tes rougissements, c'est une vraie invitation au sexe. », dit-il en passant une main sur l'une de mes joues. « Je ne pourrai jamais me lasser de tes rougissements. », fit-il en se penchant afin de m'embrasser le front.

Je sentis pour le coup mes joues devenir cramoisies. Il rit en le constatant. J'aimais l'entendre. C'était tellement rare que je l'appréciai d'autant plus.

Plus le temps passait, plus j'appréciais certaines choses le concernant. Bien sûr, il s'agissait de choses infimes et pas très flagrantes. Mais ses sourires et ses rires me montraient une part de lui différente de celle que je voyais habituellement. Il n'était plus l'homme dominateur et sans scrupule, il était l'homme insouciant.

« Et si nous nous préparions ? », me proposa-t-il me ramenant à la réalité.

J'acquiesçai vivement et nous nous levâmes pour nous préparer.

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Une fois la douche prise et le petit déjeuner avalé, Edward décida qu'une balade matinale était un choix judicieux. La météo était bonne ce matin, alors que de la pluie était prévue pour l'après-midi.

Je sentis au fond de moi une grande excitation. J'allais pouvoir enfin sortir et cette simple chose que je faisais souvent il y a encore quelques jours de cela, me rendait tellement heureuse.

« Il faut t'habiller chaudement. », m'avait-il dit alors que j'enfilai une veste.

Je décidai donc de prendre mon manteau et de mettre des chaussures confortables puisque nous allions marcher pendant un certain temps. Même si ce n'était pas une chose qui me plaisait en temps normal, aujourd'hui je m'en réjouissais.

Fin prête, je descendis précipitamment les marches qui me menaient au rez-de-chaussée et le vis en train de mettre un sac à dos sur ses épaules.

« Prête ? », me demanda-t-il, enjoué.

« Oui ! », répondis-je avec empressement de peur qu'il ne change d'avis.

Il me tendit la main que je pris. De son autre, il composa le code de l'alarme de sécurité. Il le saisit trop rapidement, ce qui ne me permit pas de le voir.

Un voyant vert et un bip nous indiquèrent que la porte était déverrouillée mais également le douloureux rappel de ma détention ici. J'essayai de chasser cela de ma tête et me laissai guider vers l'extérieur.

Une fois dehors, je levai le visage vers le ciel, fermai les yeux et humai fortement l'air frais. Je laissai échapper un petit rire de contentement. Lorsque je rouvris les yeux, je vis Edward m'observer attentivement. Je remarquai qu'il avait l'air surpris. Instinctivement, je baissai la tête, confuse par ce regard qu'il posa sur moi.

« C'est la première fois que je te vois aussi heureuse. », dit-il presqu'en riant. « Sauf si je compte la première fois où je t'ai… », continua-t-il sans aller au bout de ce qu'il voulait dire.

Je levai la tête et étudiai son visage sans comprendre. Je remarquai que son sourire avait disparu et qu'il fuyait mon regard.

« Allons-y. », dit-il simplement.

Il commença à marcher d'un pas assuré.

« Attends. », lui fis-je. Je n'allais pas passer une occasion telle que celle-ci pour obtenir une information cruciale me concernant. « Tu n'as pas terminé ta phrase. Que voulais-tu dire ? »

Il s'arrêta brusquement et me fit face.

« Laisse-tomber. Ça n'a pas d'importance. Nous devons y aller maintenant. », dit-il sèchement afin de couper court à toute discussion.

« Si ça n'a pas d'importance, alors tu ne devrais pas avoir de problème à me le dire. », répliquai-je.

« Bella, arrête. », fit-il, agacé.

« Mais tu… », protestai-je.

« Veux-tu que nous retournions à la maison ? », me coupa-t-il avec colère.

« Non ! Bien sûr que non. », me précipitai-je de dire.

« Ne perdons plus de temps inutilement maintenant. Allons-y. »

Il me saisit la main et nous prîmes la direction des bois.

Et merde ! Encore une occasion manquée d'en apprendre d'avantage. Je ne savais décidément pas m'y prendre avec lui. Il était bien trop intelligent pour se laisser berner ou trop conscient et honteux de ce qu'il m'avait fait pour me révéler quoique ce soit.

Après plusieurs minutes à marcher et à trébucher, il décida qu'il était temps pour nous de faire une pause et cela me soulagea. Je commençais à avoir mal aux pieds malgré le fait que je portais des baskets.

Nous prîmes le temps de boire et de nous reposer et tout ceci sans que l'un d'entre nous ne prenne la parole. La tension était palpable. D'ailleurs, je pouvais voir par sa mâchoire crispée, à quel point il était tendu et n'avait toujours pas décoléré. J'avais peur qu'il fasse quelque chose d'insensée à n'importe quel moment. Et vu que nous nous trouvions dans les bois, il ne serait pas difficile pour lui de me faire disparaître si par malheur il commettait l'irréparable.

Alors, je décidai que de ne rien dire était sans doute la meilleure solution. Moins je me faisais remarquer et plus j'avais de chance qu'il pense à autre chose et ainsi qu'il s'apaise.

Après quoi, quand il pensa que nous devions repartir, nous nous levâmes et il me reprit la main. Je n'osai pas le regarder et me focalisai plutôt sur le sol.

Cependant, à peine avions-nous repris notre marche, que je sentis son pouce caresser le dos de ma main. Je fus décontenancée par ça et osai lever les yeux vers lui. Il fit un faible sourire, un peu comme s'il voulait s'excuser de quelque chose.

« Je suis désolé d'avoir agi comme ça. », dit-il si bas que j'eus du mal à l'entendre.

J'acquiesçai sans vraiment pendre conscience de ce qu'il venait de me dire. J'attendis qu'il ajoute autre chose pour en être vraiment sûre mais il n'en fit rien. Venait-il vraiment de me dire qu'il était désolé ? Cet aveu m'avait quelque peu assommée. Que répondre à cela ? Est-ce que je devais lui dire que ce n'était rien ou au contraire, lui dire qu'il avait raison de l'être et lui déballer tout ce que j'avais sur le cœur ? Lui dire comment je me sentais quand il était ainsi, si méprisable, me considérant comme peu de chose ? Ah oui, il était évident qu'il se sentirait encore plus désolé… seulement s'il avait été un homme censé, et non un homme avec des troubles de la personnalité. Malgré tout ce je pensais, je pris sur moi et ne dis rien sachant que son humeur était aléatoire et qu'un rien pouvait le mettre dans une colère excessive.

Il m'observa longuement et pour la première fois, je le vis hésitant se pencher vers moi et poser brièvement ses lèvres sur les miennes. Lui habituellement si sûr de lui, montrait, pour quelques fractions de secondes, sa faiblesse. Je constatai cependant qu'il s'agissait de la deuxième fois de la journée qu'il montrait cette facette de sa personnalité.

« Je tiens beaucoup à toi, tu sais. », me murmura-t-il en me prenant fermement dans ses bras.

Oui, mais pas assez pour me révéler tes secrets, voulus-je lui dire.

Après cela, nous repartîmes. Aucun d'entre nous ne parla. Je devais m'habituer à ça, à ce silence entre nous. Parfois il me soulageait, parfois il m'était nécessaire, mais parfois il me rendait mal à l'aise, un peu comme maintenant.

En cet instant, on percevait seulement nos respirations légèrement haletantes dûes à notre marche et les bruits de la nature qui nous entourait.

Par moment, je prenais le temps d'observer la splendeur des lieux : ces arbres immenses, ces plantes dont je ne connaissais, pour la plupart, pas les noms, les rayons du soleil qui essayaient de percer à travers les arbres leurs donnant de merveilleuses couleurs… Tout ceci était un véritable spectacle.

Mais ce que j'aimais faire par-dessus tout, était sans nul doute d'inspirer profondément l'air frais. Je le fis à plusieurs reprises, pensant qu'il s'agissait sans doute de rares fois où je pourrais le faire.

Après avoir traversé une petite rivière, nous nous retrouvâmes devant ce qui semblait être une petite prairie. Et le décor devant moi était surréaliste. L'endroit était très lumineux et agréable. Il s'agissait d'un espace où on pouvait facilement se sentir bien pour réfléchir, se détendre ou jouir tout simplement du cadre.

« Alors ça te plaît ? », me demanda-t-il me ramenant brusquement à la réalité.

« C'est vraiment magnifique. », répondis-je.

Il sourit vivement à mes dires. C'était dans des moments tels que ceux-ci qu'il paraissait beaucoup plus jeune et dégageait une vulnérabilité telle qu'il en était désarmant. On pouvait lui donner le bon Dieu sans confession lorsqu'il était ainsi.

« J'étais sûr que cela te plairait. »

Je ne dis rien mais ne pus m'empêcher de sourire à mon tour.

« Viens, on va aller s'asseoir. », me dit-il en me reprenant la main.

Mon regard vagabonda sur tout ce qui m'entourait. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de ce lieu.

Lorsque nous arrivâmes là où il voulait que l'on s'installe, il s'assit et m'attira vers lui afin que je me place entre ses jambes. Nous restâmes une nouvelle fois tranquilles, profitant de ce moment de plénitude pour nous détendre et profiter de ce que nous avions. J'en oubliais presque tout ce qui c'était passé avant.

« Tu viens ici souvent ? », osai-je demandé.

Il posa ses lèvres contre ma tempe et me serra un peu plus contre lui.

« Cela faisait bien longtemps que je n'étais pas venu ici. Mais avant, j'y venais assez fréquemment. », dit-il finalement.

J'hochai simplement la tête.

Après un temps, je commençai à frissonner.

« Tu as froid ? », me demanda-t-il tout en frictionnant mes bras.

« Un peu. », avouai-je.

Il prit son sac à dos qu'il avait posé sur le sol et l'ouvrit. Il en dégagea une couverture et nous en emmitoufla.

« Ça va mieux ? »

« Bien mieux… Merci. », répondis-je.

Après quoi, nous nous contentâmes une nouvelle fois d'admirer les lieux où nous nous trouvions et de réfléchir, en tout cas pour ma part.

Comme d'habitude, j'avais plein de questions en tête que je voulais lui poser afin de mieux le connaître et de le percer à jour. Mais vu sa réaction quelques instants plus tôt, je me sentais moins téméraire. Alors je me retins… quelques secondes. C'était un défit que de le faire parler mais je n'allais pas attendre qu'il le fasse de lui-même sinon je pouvais patienter encore longtemps.

« Edward ? », demandai-je.

« Oui, mon cœur ? »

Mon cœur… Je m'étais faite à sa proximité, à son touché mais pas encore à ce genre de mots affectueux. Ça me troublait plus que ça ne me touchait.

« Je peux te poser une question ? », lui demandai-je en tournant légèrement la tête dans sa direction.

Je le vis se raidir ; ses lèvres étaient pincées et ses yeux fermés.

« Et bien, vas-y. Je t'écoute. », dit-il en me regardant cette fois.

Je mordillai ma lèvre inférieure et me lançai.

« Comme tu le sais, j'en ai plein… Mais si tu ne veux pas y répondre, ce n'est pas grave. », fis-je afin de le détendre un peu.

Hélas cela n'eut pas l'effet escompté ; il me regardait toujours aussi tendu.

« Je me pose plein de questions à ton sujet. C'est vrai… je ne connais rien de toi. A part que tu joues du piano, que tu aimes lire. », commençai-je « Et puis il est évident que tu adores l'art. Tu as tellement de peintures… »

« Bonne déduction. », dit-il toujours sur la réserve.

« Mais à part ça, je ne sais rien. », remarquai-je.

« Et qu'aimerais-tu savoir ? », me demanda-t-il en s'agitant nerveusement derrière moi.

Je me mordillai toujours la lèvre inférieure. Je fus surprise qu'elle ne soit pas encore en sang.

« Connaître ton métier sera un bon commencement. »

Je levai les yeux vers lui et attendis fébrilement une réponse de sa part quelle qu'elle soit.

« J'ai un métier très prenant. », commença-t-il.

J'écarquillai les yeux de surprise. Allais-je appendre autres choses que le nombre de frères et de sœurs qu'il avait ?

Je le regardai attentivement et me concentrai sur ce qu'il allait me révéler ayant peur qu'un renseignement ne m'échappe.

« J'ai ma propre entreprise d'import-export depuis plus de 4 ans déjà. Elle est assez florissante. J'ai travaillé très dur pour ça. »

« Mais quel âge as-tu ? », ne pus-je m'empêcher de lui demander.

« J'ai 28 ans. »

« 28 ans et tu as déjà ta propre entreprise ? »

« Oui. Ça n'a pas été simple au début mais j'ai persévéré et réussi à me faire un nom. »

Maintenant je me doutais comment il avait pu s'acheter une maison pareille et tout ce qu'elle y contenait.

« Et que fait ta sœur et ton frère dans la vie ? Tu ne me l'as pas dit. »

« Ma sœur est styliste et mon frère est professeur de sport dans un collège. »

Son visage était plus serein à présent. Apparemment ces questions là ne l'embarrassaient pas. Je décidai donc de continuer à l'interroger.

« Et tes parents ? Tu ne m'as jamais parlé d'eux. Que font-ils ? »

Apparemment je m'étais trompée car brusquement sans que je ne comprenne pourquoi, il se braqua et se leva d'un bond.

« Ça suffit ! Je pense que j'ai déjà répondu à pas mal de tes questions. »

Je me levai à mon tour essayant autant que possible de comprendre quelle sorte de conflit se déroulait en lui. Mais je commençais sérieusement à en avoir assez de faire tous ces efforts. Ses sautes d'humeur me donnaient le tournis. Rien que pour aujourd'hui, il avait dû changer au moins trois fois de personnalité et le pire c'était qu'il lui restait encore pas mal de temps pour en changer puisque la journée était loin d'être terminée. Mais il était clair que je ne pourrai pas en supporter plus.

« Mais pourquoi ? Quel est le problème maintenant ? », dis-je en haussant le ton, exaspérée par son comportement.

En trois pas il fut devant moi, les poings serrés.

« Bella… », dit-il comme pour m'avertir que j'allais trop loin.

« J'attends. Dis-moi quel est le problème. », fis-je en ignorant son avertissement.

« Il n'y a pas de problème ! C'est juste que tu m'agaces avec toutes tes questions. »

Je ne me laissai pas troubler. Cela faisait deux semaines que je me retenais de dire tout ce que je pensais, d'évacuer ma rage. Parce que j'en avais accumulé des épreuves : kidnapping, violence, harcèlement physique et moral. Ça faisait beaucoup trop de choses que je n'arrivais plus à gérer, que je devais refouler et il allait l'apprendre à ses dépens.

« Moi je ne t'ai rien demandé. Si je t'agace autant, tu n'as qu'à me laisser partir. Je ne demande pas mieux. », commençai-je en ancrant mon regard dans le sien pour qu'il saisisse chaque mot que je voulais lui dire. « Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Un jour ça va et puis le jour d'après ça ne va plus… Mais… mais… As-tu un problème ? », lui demandai-je, excédée. « Ma parole, que suis-je bête ! C'est évident ! Bien sûr que tu as un problème ! Parce qu'il faut sérieusement en avoir un pour kidnapper quelqu'un ! », fulminai-je, mon visage à quelques centimètres du sien.

Je m'arrêtai avant d'aller trop loin dans mon énervement même si je savais que c'était déjà trop tard. J'avais d'ores et déjà dépassé la ligne à ne pas franchir.

Il me regarda hagard quelques secondes mais se reprit très vite.

Il me prit par les cheveux et porta son visage tout proche du mien. Même si je n'avais pas mal, cela était tout de même inconfortable.

« Ecoute-moi bien, ma belle ! Ecoute-moi attentivement car je ne me répéterai pas. C'est MOI qui décide de ce qui doit être dit ou fait. Toi, tu n'es pas en position de le faire. », commença-t-il d'un ton mordant. « Sache que je ferai de toi ce que je veux que tu sois. Et je me fous de savoir si cela te plaît ou non. J'ai été beaucoup trop… tolérant avec toi. Mais ça va changer maintenant. D'ailleurs, pour que tu comprennes qui commande et que tu l'intègres bien, je vais te punir comme j'aurais dû le faire la première fois... Et crois moi, là, ça ne sera pas que des coups de ceinture que je te donnerai. »

Quoi ? Oh, Seigneur ! Qu'avais-je fait ?

Je tremblai et haletai de peur, me rappelant de la douleur que j'avais ressentie la dernière fois lorsque je l'avais contrarié. C'était comme si nous avions fait un bond de quelques jours en arrière. Et je ne voulais pour rien au monde revivre cela.

Je ne comprenais pas comment on avait pu en arriver là. Tout se passait si bien. Je m'en voulais maintenant d'avoir dit le fond de ma pensée. Ce qui allait se passer dans peu de temps était prévisible. Mais pourquoi ? Pourquoi avais-je dit ça sachant comment il allait réagir ?

Parce que tu ne réfléchis pas et que tu es incapable de rester à ta place. Tu n'es qu'une imbécile. Pensais-tu sincèrement qu'il allait laisser passer ça ?

« Non, non ! Je t'en prie ! Je suis désolée ! Je ne voulais pas… Je… Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de dire ça. Je ne le pensais pas vraiment. Je ne recommencerai plus ! Je te le promets ! », l'implorai-je en essayant de me dégager de sa poigne.

« La ferme ! », cria-t-il.

Il me saisit plus fermement les cheveux afin que je cesse de m'agiter.

Malgré la douleur maintenant bien présente, j'essayai de n'émettre aucun son et fermai les yeux afin de retenir les larmes qui menaçaient de couler.

« Allez, on rentre. »

« Que vas-tu me faire ? Je t'en prie, ne fais pas quelque chose que tu regretteras plus tard. », osai-je dire d'une toute petite voix.

Mon estomac remontait vers ma gorge. J'avais terriblement envie de vomir.

Il me regarda longuement. Ses yeux émeraude étaient devenus si sombres que c'en était effrayant. Je n'avais plus en face de moi l'Edward avec lequel je m'étais réveillée ce matin. Non, cet Edward là était bien parti. Celui qui était en face de moi, était le Edward violent et sans âme. Et je savais que maintenant ma vie était plus que jamais en danger. Les craintes que j'avais émises, quelques instants plutôt, étaient bien fondées. J'avais été trop loin, je le savais et j'allais devoir payer le prix de mon insolence.

Pour une fraction de secondes, il me lâcha afin qu'il puisse ramasser la couverture qui jonchait le sol. Et juste comme ça, pendant cette fraction de secondes, je décidai de m'éloigner de lui, de ses tourments, de sa folie. Et la seule solution pour le faire était de fuir, de m'échapper.

Je ne m'étais pas rendue compte que je reculai jusqu'à ce que je me cogne contre un arbre. Je dus faire du bruit car il leva vivement la tête dans ma direction et écarquilla les yeux de stupeur en remarquant que je m'étais éloignée. Mais bien vite, son visage changea d'expression. Il semblait révéler, à présent, une certaine panique mais de la tristesse aussi.

« Bella ? », dit-il dans un murmure en faisant un pas vers moi.

Je m'ôtai de la tête la vision de son visage défiguré par la douleur. Je devais agir avant qu'il ne soit trop tard.

Je me retournai et me mis à courir. Je ne savais pas où j'allais. Les larmes qui coulaient abondamment sur mes joues m'empêchaient de voir clairement. Mais qu'importe, cela ne m'écarterai pas de mon but : me détacher de lui pour ne plus qu'il me fasse de mal.

Alors que je courrais à en perdre haleine, je l'entendis crier mon prénom désespérément. Rien que dans ses appels, je pus sentir son désespoir et sa douleur de m'avoir perdue.

Et aussi surprenant que cela puisse paraître, je me rendis compte que finalement ma peine était similaire à la sienne.
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