Lorsque je me réveillai, je me sentis quelque peu désorientée mais eus l'impression que mon esprit était moins embué que la première fois où je m'étais retrouvée de cette façon. Malgré cela, il m'était toujours aussi difficile d'ouvrir les yeux. J'avais l'impression que mes paupières étaient de plomb.
Alors que je laissai le sommeil m'envahir à nouveau, ne voulant pas lutter contre ça, j'entendis une voix. Une voix douce et mélodieuse m'intimant gentiment l'ordre d'ouvrir les yeux.
Ainsi, tout doucement je les ouvris et remarquai que la pièce était toujours plongée dans l'obscurité. Je ne distinguai toujours rien.
Je me frottai le visage avec les mains afin de me réveiller complètement. Ce fut alors que les derniers évènements me revinrent. Je passai par plusieurs sentiments : le désir, la honte, le dégoût et enfin la panique.
Je me redressai vivement et haletai d'effroi. Comment avais-je pu me laisser aller de la sorte ? Comment avais-je pu ressentir du plaisir de la part de l'homme qui me séquestrait ?
J'entendis un soupir d'agacement. Mon kidnappeur était tout proche de moi. Je ne pouvais pas le voir mais je pouvais le sentir clairement.
« Est-ce que tu te sens mieux ? », me demanda-t-il.
Je ne répondis pas. Comment pouvait-il penser que je me sentirais bien après tout ce qu'il m'était arrivé.
« Je prends ton silence pour un oui. », me dit-il sèchement.
Il posa une main sur ma joue et avec son pouce me caressa la pommette. Je fermai les yeux et essayai de contrôler ma respiration.
« Bon, tu dois sûrement avoir faim. Je vais aller te chercher quelque chose à manger. »
Faim ? J'avais plutôt envie de vomir, oui. J'étais nouée de l'intérieur. Je n'étais pas sûre de pouvoir avaler quoique ce soit.
Il se leva et quitta la pièce sans un bruit.
Pendant ce petit moment de répit, je rassemblai mes pensées. Il fallait que je me calme. Paniquer ne donnait jamais rien de bon. J'inspirai un bon coup et réfléchis à un plan, à quelque chose qui m'empêcherait de sombrer et surtout qui me permettrait de me sortir de cette galère.
Donc apparemment, il me connaissait. En tout cas, c'est ce que je pensais. Il ne m'avait pas appelée par mon prénom complet mais par mon diminutif. Il n'y avait que les gens proches de moi qui m'appelaient Bella. Comment aurait-il pu le savoir ?
Ce qui était étrange c'est que cet homme semblait être un parfait inconnu à mes yeux. Sa voix ne me disait rien. Une voix pareille, je m'en serais souvenue.
J'étais tellement confuse. Pourquoi fallait-il que ça m'arrive ? J'avais voulu un changement de vie radical certes mais pas qu'un cinglé me séquestre.
D'ailleurs, il fallait que je sache ce qu'il attendait de moi, ce qu'il comptait faire de moi ? Mais ce que je voulais savoir par-dessus tout, c'était pourquoi m'avoir choisie ; moi, Bella Swan, une fille qui avait déjà assez souffert dans sa vie.
Je devais le savoir. J'allais lui poser toutes ces questions et osais espérer qu'il y répondrait. Cela allait être difficile, très difficile même. Oui, mais qui ne tente à rien n'a rien. J'essaierai de le faire parler. Il allait falloir que je m'y prenne en douceur, que je ne le braque pas. Ça me paraissait insurmontable mais je devais le faire pour moi, pour ma survie.
Un bruit provenant de la porte me sortit de mes pensées. Une douce lumière pénétra dans la pièce. Grâce à cela j'espérais voir enfin à quoi il ressemblait. Cependant, ce ne fut pas une chose aisée. Je remarquai juste qu'il était assez grand (sans doute mesurait-il plus d'un mètre quatre-vingt), qu'il était assez mince et que ses cheveux étaient en désordre. Et ce fut tout ce que cet éclairage me permit de voir. C'était frustrant de ne pas savoir à quoi il ressemblait, de ne pas pouvoir mettre un visage à cet homme.
Il repoussa un peu la porte, s'approcha de moi et s'assit.
« Je t'ai préparée quelque chose à manger. »
« Je n'ai pas faim. », dis-je fermement.
Tout doux Bella. Ce n'est sûrement pas de cette façon que tu arriveras à tes fins.
« Je veux dire… Je préfèrerais manger plus tard. A vrai dire, je me sens un peu barbouillée. », me repris-je.
« Je crains que cela ne sois pas possible, mon cœur. Tu es faible. Tu as eu un malaise tout à l'heure. Tu as besoin de reprendre des forces. », me dit-il avec douceur.
Pense à ton plan. N'oublie pas, il faut éviter de le contrarier.
Je soupirai de dépit.
« Très bien. »
« Je préfère ça. Je n'aurais pas aimé t'attacher pour te faire manger. »
Je déglutis péniblement. Il allait falloir que je sois plus coopérative si je ne voulais pas être punie et voulais obtenir des réponses à mes questions.
Il me tendit un plateau. Malgré la pénombre, j'arrivai tout de même à deviner ce qu'il y avait dessus : des couverts, une assiette bien garnie et un verre.
« Je vais t'aider à manger. », me dit-il.
C'était agaçant cette façon de toujours vouloir m'aider. Pour qui me prenait-il ? Pour une petite fille ?
Il prit la fourchette avant même que je ne pus protester.
« Je peux me nourrir seule. »
Il ne m'écouta pas et piqua la fourchette dans un aliment qu'il porta à ma bouche.
« Ouvre. », m'ordonna-t-il.
J'ouvris tout doucement la bouche et la referma d'un coup avant même qu'il ait pu me donner quoique ce soit.
« Ouvre la bouche. », dit-il d'un air menaçant.
« Non ! »
« Ne fais pas l'enfant. Veux-tu que je t'attache et que je t'ouvre la bouche de force ? »
« Qu'est ce qui me garantit que vous n'avez pas empoisonné la nourriture ? »
Il rit. Son rire était tout aussi mélodieux que sa voix elle-même.
« Penses-tu que je me serais donné tout ce mal pour ensuite vouloir t'empoisonner ? »
Il n'avait pas tord mais quand bien même. La personne qui se trouvait en face de moi n'était certainement pas saine d'esprit.
« Allez, ouvre. Je commence à perdre patience. »
Je réfléchis aux pour et aux contre. Un frisson me parcourut l'échine lorsque je m'imaginais attachée pendant qu'il me nourrissait. Finalement je pris le risque et ouvris la bouche.
Il me donna un morceau de viande que je reconnus comme du poulet. Je fus surprise par son moelleux et son goût.
« Bien. Ouvre encore. »
Et il continua ainsi jusqu'à ce que je lui dise que je n'en voulais plus. J'avais peut-être peu mangé mais c'était suffisant pour le moment. Je n'étais pas certaine de pouvoir avaler plus au risque de rendre tout ce que je venais de manger.
Il ne dit rien et ne me força pas mais soupira une nouvelle fois pour montrer son mécontentement.
Je n'avais pas encore osé lui poser les questions que j'avais en tête mais lorsqu'il se leva afin de me débarrasser du plateau, je l'interpelai.
« Puis-je vous poser quelques questions ? »
Il me fit face, mais resta silencieux quelques instants.
« Pose toujours, je verrai si je peux y répondre. », me répondit-il finalement.
Ça commençait plutôt bien. Je me lançai donc.
« Et bien, je me demandais… si… si nous nous connaissons vu que vous m'avez appelée par mon prénom. J'avoue ne pas me rappeler de vous mais peut-être qu'en me rafraîchissant la mémoire je me souviendrai. », dis-je avec le plus de tact possible.
Quelques secondes passèrent avant qu'il ne daigne répondre.
« Disons que je te connais d'une certaine façon. »
Que voulait-il dire ?
« Comment ça ? », demandai-je frustrée par sa réponse évasive.
Il s'approcha un peu plus de moi ce qui me permit de sentir son haleine sur mon visage et distinguer ses yeux brillants.
« Je sais pratiquement tout de toi. »
Je restai sans voix.
Il posa délicatement un baiser sur mon front et se leva.
Pardon ?
« Comment… »
« Tu sauras tout ce que tu veux savoir en temps et en heure. Maintenant, tu vas pendre ton bain. »
Il me prit la main afin que je me lève et nous guida vers la salle de bain.
« Ferme les yeux ou baisse la tête mais ne me regarde pas. », dit-il.
Ça aussi c'était étrange. Pourquoi ne voulait-il pas que je le regarde ? Qu'avait-il à cacher ?
Je m'arrêtai. Il en fit de même et se tourna vers moi.
« Quoi ? », me demanda-t-il.
« Pourquoi ne voulez-vous pas que je vous vois ? », demandai-je appréhendant sa réponse.
Il passa une main dans ses cheveux.
« Tu poses trop de questions. », dit-il agacé.
Ne le poussons pas à bout. Il ne veut pas répondre, très bien. Je n'avais aucunement envie de le fâcher plus qu'il ne l'était déjà. Je réitérai ma question plus tard et peut-être aurais-je plus de chance.
Je refermai les yeux et me laissai à nouveau guider.
Lorsque nous arrivâmes à la salle de bain, j'entendis le bruit d'un interrupteur m'indiquant qu'il avait allumé la lumière. Puis, après quelques secondes de silence inconfortable, je perçus le bruit d'une ceinture et de froissements de tissus. Je n'eus pas trop le temps de m'interroger sur ce que c'était car il me souleva et me posa délicatement dans la baignoire. Pour un temps, je me délectai du contact de l'eau chaude sur ma peau. Finalement ce bain était une bonne idée.
Je voulus poser ma tête sur le rebord de la baignoire mais il m'en empêcha.
« Attends une seconde. »
J'attendis les yeux toujours clos et le sentis se positionner derrière moi.
« Tu peux poser ta tête sur moi. »
Je n'en avais pas franchement envie mais il ne me laissa pas le choix. Sa main faisant pression sur mon front était hautement persuasif.
Une fois ma tête sur son torse, je n'osai plus bouger en espérant ainsi qu'il ne tente rien. Je me rappelai ce qu'il s'était passé dans cette même pièce quelques instants plus tôt, et je n'avais nullement envie que cela se reproduise.
Hélas pour moi, à peine avais-je penser cela que ses doigts se posèrent sur ma peau humide et me caressèrent les bras, les épaules, le cou... Mais bien vite ces derniers furent remplacés par ses lèvres. Ce contact différent me fit frissonner.
Ses mains descendirent doucement et palpèrent délicatement mes seins. Mes mamelons réagirent instantanément à ses assauts.
Je retins mon souffle et tentai de rester immobile malgré le désir croissant que ses mains faisaient naître en moi.
« Tu as vu comme ton corps réagit à mes caresses ? Comment il aime ce que je lui fais ? »
Je ne pus retenir un gémissement lorsqu'il les pinça.
« Tu es faite pour moi. », me dit-il tout contre mon oreille.
Je frissonnai de plus belle et mordis l'intérieur de ma joue afin de n'émettre aucun son. Je ne voulais pas l'encourager en en faisant.
Néanmoins ma passivité ne le découragea pas. Ses mains descendirent encore et se posèrent sur mes cuisses en s'y attardant quelques instants.
L'une d'elles remonta et vint là où je redoutais qu'elle soit. J'avais peur que mon corps me trahisse une nouvelle fois.
« Si je me rappelle bien, tu aimes lorsque je te touche à cet endroit. », dit-il tout en frôlant mon clitoris.
« Je vous en prie. Non ! », le suppliai-je, la mâchoire serrée.
« Chut. Nous savons toi et moi que tu aimes ça. »
Je ne pus retenir un sanglot.
Mais ceci n'eut pas l'air de l'embarrasser. Il continua sa torture et pénétra soudainement deux doigts dans mon antre. Je gémis à la sensation et me trémoussai.
Tandis que ses doigts faisaient des va-et-vient, je pus sentir un feu dévorant se propager peu à peu dans tout mon corps. J'émis un gémissement ne pouvant plus les retenir et m'accrochai à ses bras. Il continua encore et encore jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Mon orgasme éclata et je criai sans retenue tant la jouissance était puissante. Je n'avais jamais rien ressenti de tel. A vrai dire, je n'avais connu qu'un seul homme dans ma vie. J'avais très peu d'expérience sexuellement parlant.
Alors que j'étais sur une autre planète, il retira ses doigts et les lécha.
« Hum, tu as un goût exquis. », fit-il d'une voix sensuelle.
J'essayai de me repositionner, créant ainsi une friction entre nos deux corps.
« Arrête de t'agiter ainsi. Sinon, j'ai bien peur de faire quelque chose que tu ne veux pas forcément faire maintenant. »
J'arrêtai immédiatement de bouger, ce qui le fit rire.
Losqu'il eut terminé de se moquer de moi, il prit un gant et commença à me nettoyer. Il n'épargna aucun endroit et s'attarda d'ailleurs sur certains. Il me lava également les cheveux avec un shampoing qui sentait bon la fraise. Etonnement, cela me relaxa lorsqu'il me les nettoya.
Après m'avoir rincée, je pensais qu'il en avait terminé avec moi. En fait, je me trompais. Il me demanda de me retourner et de me mettre à califourchon sur lui, en exigeant toujours que je garde mes yeux fermés.
N'en avait-il pas fait assez pour moi aujourd'hui ? Quand allait-il me laisser tranquille ?
J'obtempérai et me retrouvai en face de lui, les paupières closes.
« Très bien. Ne bouge pas. »
Je restai inerte et attendis dans la crainte de ce qu'il allait faire.
C'est alors que je sentis son souffle sur mon visage. Il était proche, trop proche pour mon propre bien.
Et s'il voulait m'embrasser !
Non !
Instinctivement, je commençai à tourner mon visage mais il me maintint la tête en me prenant par les cheveux.
« Arrête ce petit jeu avec moi, ça ne marche plus. »
Je gémis mais cette fois-ci de douleur lorsqu'il saisit plus fermement mes cheveux.
Son autre main se posa sur ma joue, et je le sentis s'approcher de moi. Ses lèvres frôlèrent les miennes avant qu'elles ne se posent plus fermement sur ma bouche. Il tenta de les remuer tandis que je restai figée, insensible. Cette fois-ci, je voulais être maître de moi-même et ne lui donner aucune satisfaction.
Mais c'était sans compter sur sa détermination, puisque la pointe de sa langue me lécha la lèvre inférieure m'invitant ainsi à ouvrir ma bouche. Mais je ne fléchis pas et la maintins hermétiquement fermée. Après un temps, me voyant sans réaction, il s'agaça et tira encore plus fort sur mes cheveux.
« Embrasse-moi », m'ordonna-t-il contre mes lèvres.
Je ne voulais pas. Je trouvais qu'embrasser quelqu'un était tellement intime, que faire ça avec lui était tout bonnement impensable.
Et puis que risquai-je si je ne le faisais pas ? Qu'il me gifle ? Qu'il me corrige ? Etais-je prête à faire n'importe quoi pour qu'il me laisse enfin ?
« J'attends. »
« Non. Non, je ne peux pas faire ça. »
« Tu veux vraiment être punie ? Sais-tu ce qui t'attend si tu ne le fais pas ? Tu ignores ce dont je suis capable. »
Nerveuse, je me mordis la lèvre inférieure.
« Arrête de te mordre. Tu vas abîmer ta belle bouche. Et j'ai prévu beaucoup de choses pour elle. », fit-il tout contre mes lèvres. « Allez. Montre-moi comment tu sais bien l'utiliser. », m'ordonna-t-il.
Finalement, j'abandonnai les armes. J'en avais assez. Je voulais que cela se termine et vite. Je m'avançai donc vers lui tout en maintenant mes yeux fermés.
Je posai à mon tour mes lèvres sur les siennes et lorsqu'il sortit sa langue, j'ouvris ma bouche et le laissai y pénétrer sa langue. La sienne vint taquiner la mienne. Et nous nous embrassâmes longuement, langoureusement.
Il lâcha mes cheveux et pris mes fesses en coupe afin que je me rapproche de lui. Je pouvais sentir son érection contre mon sexe. Il bougea son bassin contre le mien créant ainsi une friction entre nos deux corps. Je gémis dans sa bouche et mis mes mains instinctivement sur ses épaules. Il prit l'une de mes mains et la mit sur son sexe. Il siffla à la sensation. Gênée et dégouttée, je voulus la retirer mais il m'en empêcha.
« Caresse-moi. Fais-moi plaisir. »
Je baissai les yeux vers sa verge tendue et ouvris les yeux. Je fus impressionnée et paniquée à la fois par sa taille.
Il resserra sa main sur la mienne et commença à la frotter de haut en bas.
« Oh, oui. », gémit-il en relâchant ma main. « Continue comme ça. »
Je commençai à sangloter. J'en avais marre de tout ça. J'étais épuisée émotionnellement et physiquement. Je voulais que tout ça cesse, qu'il me laisse tranquille.
« Arrête de pleurer ! », m'ordonna-t-il ce qui me fit sangloter de plus belle.
« Fais-moi plaisir et je te laisserai tranquille après ça. »
Je ravalai mes sanglots et essayai de me calmer en inspirant profondément. Je m'accrochai à ce qu'il venait de me dire ; qu'il me laisserait tranquille après ça.
Je serrai ma main sur son sexe et le frictionnai de haut en bas. J'en caressai la pointe avec mon pouce. Plus vite il prendrait du plaisir plus vite je serai tranquille.
Je continuai ainsi en taquinant avec mon autre main ses testicules. Il émit un grognement. Sa libération était proche.
Et à ce moment-là, je ne sus pas pourquoi mais je voulus voir son visage, je voulus le voir jouir. La tentation était trop forte. Alors, lentement je levai mon visage vers le sien et le découvris enfin. Et ce que je vis me surprit. Je ne vis pas seulement de la colère et du plaisir mais autre chose aussi.
« Je t'avais demandée de ne pas me regarder. », fit-il haletant mais plus en colère que jamais.
Il empoigna mes mains et ancra son regard dans le mien.
A cet instant, ses yeux dégageaient une telle fureur que je sus sans l'ombre d'un doute que ma punition serait à la hauteur de sa rage. Et que peut-être, même, les minutes m'étaient comptées.